La critique de cinéma à la television est-elle encore possible?

Publié le par Odicele

Voici un texte qui fait le constat de la censure de la critique cinématographique à la télévision. Le média le plus puissant et le plus populaire, qui a pour vocation au départ d'informer, de débattre, de cultiver et de divertir bien sur, n'est plus qu'un espace commercial. Que signifie aujourd'hui "service public" ? 

"A la télévision, l'activité critique est extrêmement réduite, du fait d'une alliance passée entre les chaînes et les professionnels du cinéma. Les producteurs et les distributeurs de films se méfient d'une parole libre, et le cas échéant négative, sur un média aussi puissant. Et ils ont d'autant plus facilement obtenu des chaînes de télévision la mise à l'écart de la critique que ces mêmes chaînes sont, en France, d'importants producteurs et diffuseurs de films, où ils ont des intérêts financiers considérables. On comprend qu'eux non plus ne souhaitent pas donner d'espace à une parole indépendante, d'autant que les chaînes disposent de gros moyens promotionnels pour les films auxquels elles sont liées, avec des reportages et des portraits où jamais ne filtre la moindre réserve."
La critique de cinéma, Jean-Michel Frodon, éditions Les petits Cahiers des Cahiers du cinéma 


Quelques chroniqueurs dans certaines émissions de variété osent émettre des réserves et critiques directs en présence du réalisateur ou des comédiens venus faire leur promo, mais cela reste timide. On sent une peur palpable du chroniqueur de se faire taper sur les doigts. D'ailleurs, on parle de promo et pas d'autre chose.
Eric Naulleau, chroniqueur de l'émission "On n'est pas couché" animé par Laurent Ruquier sur France 2, a tenté samedi dernier de faire entendre son avis négatif sur le film de Christophe Barratier "Faubourg 36". Il lui semblait que le film n'était qu'un produit commercial qui utilisait l'histoire comme un simple décor. Gérard Jugnot lui a envoyé quelques regards noirs et en habitué à cet exercice à démonter ces propos, avec en face un homme obligé de se radoucir. Au final, il a été dit que "Faubourg 36" est un film familial, fait pour un large public...

J'ai été particulièrement sensible à cette intervention, comme à beaucoup de faux débats complaisants sur les sorties cinéma. Ce qui m'a frappée, c'est le retour de flammes opéré sur Eric Naulleau. Il s'est littéralement dégonfflé. J'y ai trouvé un écho dans ce texte.

Publié dans Réflexion

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S
salut à toi<br /> <br /> je t'ai tagué<br /> <br /> http://loulouti.over-blog.com/article-23756723.html
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O
<br /> salut samom, c'est gentil d'avoir pensé à moi.<br /> tu aimerais bien savoir mes gouts en matière de lecture, ahaah!<br /> ya pas vraiment de suspens en fait !<br /> comme mon blog se consacre uniquement au ciné, je jouerai le jeu sur ton blog<br /> bises <br /> <br /> <br />
T
Salut Odicele,<br /> <br /> L'article paru dans les Cahiers du cinéma est loin d'être faux. Il est évident que la critique d'un film à la télé quand celle-ci est négative se fait de plus en plus rare. <br /> Mais, quand est-il à la radio ? Le constat est le même. <br /> En fait, en France, on n'aime aller dans le sens de l'opinion quand celle-ci va dans le même sens.<br /> La seule critique qui existe et qui peut donner son véritable sentiment sur le cinéma, c'est nous les internautes.
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O
<br /> Il y a quelques chaines privées avec abonnement qui proposent des émissions intéressantes comme le soulignait anne-sophie. trop peu nombreuses à mon gout, pas assez facilement accessible et puis<br /> toujours un peu trop lisse.<br /> L'émission de télé "arrêt sur image" s'est arrêté l'année dernière ! Pourquoi ? j'aimais beaucoup son ton et ses critiques non complaisantes.<br /> On peut la trouver sur le net. Le web serait donc un espace plus libre ?!<br /> Le truc c'est qu'on y trouve à boire et à manger... sur le net. <br /> <br /> <br />
S
salut à toi<br /> plus de critique tu as bien raison<br /> technique des acteurs : une question déplaisante et hop ils quittent le plateau<br /> <br /> ou alors, ils préfèrent dans des émissions avec des animateurs complaisants qui mettent en scène des émissions d'auto promotion (arthur) ou qui posent de gentilles questions (drucker) issues du monde de oui-oui<br /> <br /> bise
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O
<br /> les acteurs d'un film (et pas seulement les comédiens) sont habitués à cette promotion complaisante comme tu dis. Je pense que la plupart ne se préteraient pas à une interview critique.<br />   <br /> <br /> <br />
A
C'est tout le problème: si tu veux avoir des débats de fond, de qualité, ce sera confidentiel, soit très tard dans la nuit (et encore...) soit sur une chaîne cryptée. J'ai l'impression qu'à la radio, on a plus l'occasion d'écouter des émissions plus intéressantes. Evidemment, l'enjeu publicitaire n'est pas le même. Mais c'est dommage parce que même avec un débat conrtadictoire, on peut quand même avoir la curiosité d'aller voir le film, et d'(être surtout plus attentif à ce qu'on en dit. Sinon tout ceci ressemble à du bruit, ni plus ni moins.
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O
<br /> je suis persuadée en effet que le débat contradictoire n'attenue pas la curiosité pour un film. Au contraire, et puis il peut en provoquer. Il m'arrive très souvent d'aller voir un film, juste pour<br /> un aspect du film, que des critiques ont mis en évidence et dont j'ai envie de faire l'expérience. Les aspects négatifs peuvent être attracitfs autant que les positifs. Et puis, on peut toujours<br /> retirer quelque chose d'un film.<br /> Un divertissement bien maitrisé est très agréable et mérite de l'attention.<br /> <br /> <br />
A
Pas faux... C'est drôle parce que j'ai zappé sur l'émission de Ruquier et j'ai vu Jugnot sans m'appesentir car il propose un film que je n'irai pas voir de toutes façons. En général, et malgré le fait que je trouve la démarche de Naulleau intéressante à la base, je ne comprends pas bien son rôle dans une émission très populaire qui met en avant des non-livres et des films très grand public. Il y a évidemment un fossé entre les films qu'il affectionne et ceux de Jugnot, les livres qui l'intéressent ou ceux de Mathilda May ou du frère de Madonna. Je comprends mal cet exercice... si ce n'est qu'il a beaucoup à gagner financièrement, ce qui n'est pas rien. <br /> POur en revenir sur ce débat, quand j'avais Paris Première (durant qques semaines, en offre spécial), j'aimais beaucoup l'émission culturelle avec entre autres Naulleau d'ailleurs, où les chroniqueurs disaient en toute liberté ce qu'ils pensaient des livres ou des livres. Et c'était souvent de qualité, sans langue de bois (même si on se doute que les rôles doivent être plus ou moins répartis pour ne pas tous dénigrer le même titre. Mais au moins, il y avait une parole critique et contradictoire. Le téléspectateur pouvait se faire une opinion.
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O
<br /> Je ne connais pas Eric Naulleau en dehors de ses prestations télévisées où il apparait en effet dans un emploi limité. Il a été flagrant lors de cette dernière apparition qu'il était<br /> muselé.<br /> Quel dommage ! Et quelle frustration de tant de parole donnée en réclames, en courbettes, en provocations stériles ou en voyeurisme !   <br /> D'un autre côté cette émission n'a pas pour vocation de permettre un vrai débat.<br /> A quand une émission qui nous parlerait de cinéma et de ces acteurs sans langue de bois sur une chaine non criptée ou payante ?<br /> <br /> <br />